07 septembre 2015

SENEGAL : Afrobasket 2015 : Le temps des ruptures

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TUNIS - C’est toujours l’heure du bilan pour les Lions du basket qui ont fini l’Afrobasket 2015 à Tunis à la 4ème place. Pour une équipe invitée (pour avoir bénéficié d’une « Wild Card »), ce n’est pas mal. Mais, au vu du potentiel dont dispose l’équipe entraînée par Cheikh Sarr, on pouvait espérer mieux. Cependant, les compétitions sur le parquet de Radès, dans la banlieue de Tunis, ont démontré que le Sénégal n’était peut-être pas aussi outillé que le Nigeria, par exemple, qui a fini par monter sur le toit de l’Afrique, après plusieurs finales ratées. Là où les D’Tigers avaient « doublé tous leurs postes », de l’avis même du coach sénégalais, les Lions ont essentiellement roulé à … 7 joueurs. D’où une certaine fatigue physique notée en demi-finale qui, ajoutée à la déception d’avoir raté le train de la finale, a certainement joué sur la prestation moyenne de Gorgui Sy Dieng et ses partenaires lors de la Petite finale contre la Tunisie. Mais, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Il y a du bon dans ce groupe, même si les conditions de vie au quotidien ne sont pas des meilleures. Ce qui a poussé Antoine Mendy, un des leaders de l’équipe, à claquer la porte de la Tanière.
La nouvelle Fsbb qui a pris le relais du Comité de normalisation du basket (Cnbs) n’a plus l’excuse du temps court. S’il avait assuré « la continuité du service public », il a désormais les coudées franches pour mener les ruptures qui aideront le basket national à franchir un palier et à retrouver le titre continental chez les garçons derrière lequel il court depuis 18 ans.
Un potentiel à enrichir
Le directeur de cabinet du ministre des Sports a salué le patriotisme, la détermination des Lions. « Les joueurs étaient motivés, engagés et ont mouillé le maillot. Ils ont perdu les armes à la main. C’est pourquoi ce groupe doit être maintenu et encouragé », a dit Ibrahima Ndao. Il leur a fait part de la détermination du ministre des Sports à soutenir l’équipe pour qu’elle puisse représenter le Sénégal dans d’autres compétitions. « Le tournoi préolympique et d’autres échéances se profilent à l’horizon. Nous avons un potentiel que nous allons enrichir et je pense que dans quelques années, on pourra être au top et reconquérir ce titre que nous cherchons depuis quelques années », a-t-il dit. S’agissant des primes, le directeur de cabinet a laissé entendre qu’elles n’ont jamais été une préoccupation des joueurs qui sont des patriotes dont le seul intérêt est de servir la Nation. « J’ai vécu de l’intérieur la vie de l’équipe nationale. Le centre d’intérêt de cette équipe, sa seule préoccupation, c’était les matches, les primes viennent en seconde position », a-t-il dit en assurant que l’Etat prendra les dispositions nécessaires pour mettre à disposition toutes les primes qui ont été arrêtées.
Me Babacar Ndiaye, président de la Fsbb : « On ne peut pas gagner une compétition en jouant à 7 »
Pour le président de la Fsbb, la période transitoire a posé problème. « Ce n’est pas nous qui avons préparé le dossier. On s’est préparé à deux mois de la compétition. Le Cnbs avait fait du bon boulot, mais ce sont des choses qu’il faut travailler non pas à deux mois ou trois, mais dans la durée, c'est-à-dire au moins six mois ou un an à l’avance », a dit Me Babacar Ndiaye. Il faudra, selon lui, rectifier le tir pour les échéances à venir. « Pour l’Afrobasket 2017, j’ai préconisé qu’on commence à travailler sur ce dossier un an à l’avance pour nous permettre d’avoir l’ensemble des forces du Sénégal », a dit le président de la fédération qui estime que l’effectif du Sénégal était très réduit au cours de cette compétition. « Peut-être que tous les joueurs sélectionnés n’ont pas donné le meilleur d’eux-mêmes. On a joué à 7 et on ne peut pas gagner une coupe d’Afrique en jouant à sept. Il faut être au minimum 10 joueurs qui ont le niveau », a regretté le président.