28 février 2013

SENEGAL : UGB : L’équipe féminine fait son nid


Emmenée par son équipe masculine, incontestable vitrine du club, la section basket de l’Ugb obtient également satisfaction avec sa version féminine. Depuis son accession dans l’élite, il y a trois ans, cette formation poursuit son apprentissage du haut niveau et grandit assez vite. Aujourd’hui, le challenge des protégées de Birahim Samba Gaye « Birou » est de jouer une finale au moins. Et elles sont prêtes à mouiller le maillot pour y arriver.
Le basket saint-louisien est en plein essor. Celui de l’Ugb aussi donc. Si les garçons sont présents sur le devant de la scène, les filles, elles, se battent et semblent avoir franchi un cap cette année, en assurant le renouvellement de leur bail en National 1. La formation estudiantine a réédité son exploit de la saison passée en s’invitant, une nouvelle fois, à la seconde phase du championnat. Sans surprise, le club coaché par Birahim Samba Gaye « Birou » a également trusté une place en demi-finale de la Coupe du Sénégal. Comme en 2011 où elles avaient été éliminées par la Jeanne d’Arc. Un bon effectif et deux séances d’entraînement quotidiens ont permis à l’équipe et aux joueuses de hausser leur niveau de jeu et de bousculer la « hiérarchie ». Une performance qui démontre bien que Voulèye Dièye et ses camarades ont bien leur place à ce niveau de compétition. « Les filles font deux séances par jour. Elles sont réceptives, acceptent de travailler dans la douleur et je leur mets une pression terrible », a expliqué le coach qui reconnaît une progression individuelle et collective de ses joueuses. « Elles acceptent la pression, travaillent dans des conditions extrêmement difficiles et forcément les résultats suivent », soutient-il.
Pas de secret
Cette saison, l’Ugb a vu son effectif changer complètement. « Nous avons eu des renforts. On a fait venir Elma Kinta Malou, qui évoluait au Cneps de Thiès, Combé Diatta, une joueuse expérimentée, qui a passé cinq années en Tunisie, et aussi Ndèye Sata Diop qui était pensionnaire de Louga basket club (Lbc) plus les autres qui étaient là », a dit le coach, qui assure que son équipe n’a pas de secret. « Nous avons fait preuve de caractère pour arriver à ce résultat. Le groupe est uni et a du potentiel. De plus, les filles s’investissent à l’entraînement, travaillent très dur. Elles ont beaucoup progressé et les résultats montrent que nous avons notre place dans ce championnat », souligne le coach, Birahim Samba Gaye. « Birou » se targue aujourd’hui d’avoir des joueuses capables de se responsabiliser, qui comprennent très vite ce qu’il leur demande. « Il y a une grosse intelligence dans notre jeu et avec le temps, elles ont compris qu’elles pouvaient battre n’importe quelle formation », a expliqué le technicien qui a fait savoir que l’Ugb a réussi à mettre beaucoup de filles dans les sélections. Dans l’équipe qui doit préparer le tournoi de la Francophonie, le club a 3 filles plus 4 éléments au niveau des présélectionnés pour les préparatifs de la Coupe du monde. « Nous avons fait une évaluation. Il y avait des choses à revoir surtout au niveau de l’effectif. Il y avait des filles qui étaient là et qui ne faisaient rien. Il fallait élaguer et renforcer des secteurs au niveau du jeu intérieur et des ailiers. On a eu à le faire et aujourd’hui, les filles ont vraiment progressé et l’on améliorera le niveau au cours des matches », a noté « Birou », qui promet beaucoup de changements lors la deuxième phase qu’ils démarrent, ce week-end, contre l’Asc Ville de Dakar. Pendant la première phase, l’Ugb a dominé l’ensemble de ses adversaires, excepté le Slbc contre lequel elle a enregistré 2 défaites et Mbour. « Ceux qui connaissent le basket savent que l’Ugb monte en puissance. Nous allons continuer le travail et saisir notre chance », selon « Birou » qui ne voit pas en cette performance de son équipe une surprise. Et, poursuit-il, l’Ugb compte aller plus loin. « Les dirigeants de l’équipe nous avaient assigné comme objectif la qualification pour les Play-offs.
Aller plus loin
Mais quand on a un encadrement qui a beaucoup de vécu, on ne peut pas se limiter à cet objectif. Nous sommes qualifiés en demi-finale, notre objectif c’est d’aller jusqu’en finale. Dans ce championnat, les équipes se valent et nous allons crânement défendre nos chances », a assuré Birahim Gaye. « Nous ambitionnons de qualifier l’équipe pour les Play-offs. Nous avons battu Ouakam. Le but est maintenant de continuer à engranger les victoires et surtout de poursuivre dans la voie de la progression. C’est possible car nous pouvons gagner contre Ouakam, Ville de Dakar, Bopp et négocier le match contre Duc. Il y a des possibilités d’aller en demi-finale du championnat et nous allons travailler pour y arriver », a fait savoir le coach. Aujourd’hui, « Birou » est un entraîneur très déterminé, qui rêve de gagner un titre avec son club. Et selon lui, la récompense pourrait bien venir à partir de cette seconde phase si seulement son équipe poursuit sa dynamique de progression.
Les joueuses y croient
L’investissement physique et mental, lors des entraînements et des matches, a permis aux joueuses de l’Ugb de se perfectionner. Elles ont adhéré à l’idée de se battre pour leur club afin de remporter des trophées. En championnat ou en Coupe du Sénégal. Pour la capitaine et meneuse, Voulèye Dièye, les filles évoluent au plus haut niveau depuis trois ans. Et elle trouve normales les performances de son équipe. « Il n’y a que le travail qui prime et nous avons beaucoup travaillé pour en arriver là », soutient-elle. Selon la capitaine du club, plus de 90% des équipes ne les voyaient pas en demi-finale de Coupe du Sénégal. « Nous, nous savions que nous allions arriver là et tout cela, nous le devons au coach qui ne cesse de nous mettre la pression, qui nous pousse à aller au-delà de nos limites », a-t-elle soutenu. « Aujourd’hui, nous avons une grande équipe, avec des joueuses talentueuses, engagées et déterminées pour aller de l’avant. Notre objectif, c’était les Play-offs et c’est fait. Pour le moment, nous visons la finale », a-t-elle relevé. Fatou Diop, ailière de l’équipe, a magnifié le travail important abattu pour arriver à ce stade. A l’Ugb, cette ancienne du Slbc a beaucoup progressé. « Le Slbc jouait les grands rôles dans le championnat, mais je n’avais pas suffisamment de temps de jeu. A l’Ugb, je joue beaucoup et je m’épanouis », a souligné la joueuse qui garde confiance pour la suite. « Dans ce championnat, toutes les équipes se valent. Nous allons nous battre pour aller encore plus loin et nous pouvons le faire », a-t-elle assuré. La nouvelle recrue du club, Elma Kinta Malou, a abondé dans le même sens. Cette joueuse, qui peut évoluer comme meneuse ou comme ailière, a salué l’esprit d’équipe toujours présent à l’Ugb. Pour cette ancienne du Cneps de Thiès, qui évoluait en D2, l’Ugb constitue sa nouvelle famille. « Je me sens bien, en parfaite harmonie avec les filles. J’ai beaucoup appris avec elles », soutient-elle. Elma, qui possède un bon sens du jeu et une adresse intéressante, prend beaucoup de plaisir sur le terrain. Aujourd’hui, la Thiessoise vise loin et a plein d’ambitions pour la suite. « L’équipe a beaucoup travaillé et aujourd’hui, nous n’avons peur d’aucune équipe. Qu’elle s’appelle Slbc ou Duc. On croit en notre chance et nous voulons aller plus loin et gagner des finales », prévient-elle. Une finale, ou deux. C’est un challenge que les filles de « Birou » veulent relever. Pour y arriver, il leur faudra bien mouiller le maillot. Et elles se disent prêtes à le faire.

.Célia Estelle NIAMBEKOUDOUGOU, pivot : « Nous voulons la Coupe du Sénégal »
La Burkinabé Célia Estelle Niambekoudougou fait partie de ces joueuses sur lesquelles l’Ugb compte beaucoup. Cette étudiante en 5e année de Sciences politiques possède un gros potentiel, des atouts athlétiques incontestables, une puissance et un volume physique qu’elle n’avait pas auparavant. En trois saisons à l’Ugb, Estelle a connu une progression intéressante. A chaque match, elle va au combat, défend bien dans la raquette et marque beaucoup. « Dès mon arrivée, j’ai été mise dans de bonnes conditions. Au début, ce n’était pas évident. Mais mes coéquipières et le staff technique m’ont mise dans les conditions pour m’adapter et pouvoir donner le meilleur de moi-même dans l’intérêt de tout le groupe », témoigne la joueuse. La différence, selon Estelle qui a aussi progressé sur le plan de l’agressivité, c’est le travail. « Quand j’ai rejoint l’équipe de l’Ugb, j’ai commencé à faire 2 séances d’entraînement par jour parce qu’au départ, j’étais plus lourde. Il fallait donc que je sois beaucoup plus souple, plus rapide dans le jeu, pour pouvoir sauter parce que l’équipe a besoin de moi pour récupérer ces rebonds », confesse-t-elle. Aujourd’hui, Estelle est devenue très véloce, incisive et apporte beaucoup de dynamisme à l’équipe, notamment sur le jeu rapide. Sans se poser de questions, elle avance résolument. Son ambition : aller plus loin avec l’équipe. « Cela surprend beaucoup d’équipes que nous soyons en demi-finale, mais nous, cela ne nous surprend guère. Car nous avons travaillé pour cela », estime la joueuse. « Aujourd’hui, peu d’équipes au Sénégal peuvent se vanter d’avoir une meneuse, une ailière et un pivot qui peuvent inter-changer, alors qu’à l’Ugb, nous avons de quoi aller plus loin encore », a-t-elle noté. « Pour le moment, nous sommes en demi-finale de la Coupe du Sénégal et tout ce que nous voulons, c’est le trophée et nous nous battrons jusqu’au bout pour le gagner », indique-t-elle.
S. O. F.