31 mai 2010

TUNISIE : Les Nabeuliens, un cran au dessus !

Les Etoilés l’ont confirmé, encore durant cette finale, ils ne savent pas gérer le «Money Time», contrairement aux « Potiers» passés maîtres dans cet exercice. Le maître incontesté de cette saison est, sans aucun doute, le coach des Nabeuliens, Monem Aoun qui sut prendre en main les destinées de cette belle équipe et exploiter le potentiel humain et surtout le mental de fer de ses protégés.

La différence dans la maturité tactique et surtout dans le métier est évidente entre les deux meilleures équipes du championnat.

Les protégés de Ridha Laâbidi devaient être au summum de leur forme, jouant très appliqués et ayant une bonne réussite dans les tirs pour pouvoir battre les Nabeuliens.

Ce ne fut pas le cas, samedi soir!

Zied Toumi, auteur d’une finale catastrophique, n’a donné l’impression, à aucun moment du match, d’être impliqué ou d’en vouloir. Il était à des années lumières de sa hargne et son inspiration habituelles.

Salah Mejri, le géant de 2 mètres 16 était bien présent au rebond mais s’est avéré totalement inefficace et gauche à l’attaque. Il s’évertuait à prendre des initiatives dans des registres de jeu qu’il ne maîtrise aucunement, pénalisant ses coéquipiers et commettant erreur sur erreur dont plusieurs « marchés ». Seuls les quelques réactions d’orgueil de Makrem Ben Romdhane et de Amor Mouhli sauvaient la mise aux côtés des éclairs de génie furtifs de Jammar.

Dans l’autre camp, les «Potiers», handicapés par la blessure de Mohamed Hdidane, qui a quand même joué mais était à 30 pour cent de ses moyens, ne présentaient pas un jeu plaisant mais se maintenaient bien dans la rencontre. Ils ne laissaient pas leurs vis-à-vis les dépasser et avoir l’emprise sur le match.

Le premier quart-temps, où le rythme était des plus lents et où les protagonistes ne brillaient que par les pertes de balle et les maladresses répétées, était ennuyeux à souhait. Il se terminait par un score gag pour des seniors en finale (13/12) en faveur des Nabeuliens.

Un léger mieux est enregistré à l’entame du second quart-temps et aux Etoilés de prendre les devants bientôt rejoints par les Nabeuliens (22/22) grâce à un dunk de Serguey. La défense des coéquipiers de Jammar était meilleure.

Force est aussi d’avouer que les solutions offensives étaient réduites pour les « Potiers» vu le bobo physique susmentionné de Hamoudi, habituellement le « scorer » de l’équipe. Mais Nizar knioua, Anis Hdidane et Aymen Trabelsi surent profiter des égarements des Etoilés pour maintenir leurs coéquipiers dans le cap (31/37)

Le métier des Nabeuliens

Au retour des vestiaires, les Etoilés étaient nettement dominateurs et purent creuser l’écart à plus 11 points après 5 minutes de jeu.

Le pressing des Nabeuliens les déstabilisait, tout de même, et les poussèrent à commettre des pertes de balle et de mauvais choix qui ramenaient la vague orange à leur hauteur à l’issue de cette période (51/53). Même scénario à la dernière; chaque fois que les Etoilés prennent un peu d’air, leur adversaire du jour recolle au score.

Les Nabeuliens puisent dans leur réserve, poussent, font preuve de plus de détermination, arrachent la possession, sont les premiers et les plus prompts sur le ballon et prennent 3 points d’avance à 3 minutes de la fin (66/63).

Les dernières minutes étaient intenses et disputées. Ben Romdhane, comme à son habitude, y met du cœur et offre aux siens 2 points d’avance à quelques secondes du coup de sifflet final. Distraction et égarement des Etoilés qui oublient Knioua, esseulé sur la ligne des 3 points. Il choisit ce moment décisif pour réussir son premier tir des 3 points et « subtiliser » la victoire à des Etoilés médusés, hébétés et complètement paralysés! Ils n’ont pas retenu la leçon de la finale du super Play off et encore moins de celle du championnat arabe des clubs champions où ils perdaient bêtement contre « El Koweit » dans les dernières secondes.

Les « Potiers » prouvent, encore une fois, qu’ils étaient un cran au- dessus grâce à leur passé glorieux, à leur vécu, à la solidité de cette famille unie, à l’expérience des joueurs et à la touche d’un Monem Aoun qui a assuré la stabilité à un groupe dont la fougue avait juste besoin d’être canalisée!

Le jeune entraîneur rejoint Ridha Laâbidi en remporte sa 4ème coupe.

Bravo pour ce doublé mérité!

Aida Arab Achab