28 mai 2009

MAROC : Entretien avec Francis Jordane, DTN de basket-ball. «On doit reconstruire l'équipe nationale»

En pleines éliminatoires africaines, Francis Jordane, directeur technique national de
basket-ball, nous livre ses premières impressions. Le technicien français nous explique également ses objectifs et ses attentes.

Francis Jordane: Après un premier stage de préparation à Paris, lors duquel on a affronté des équipes du centre A, et du Pro B, on a remporté trois rencontres. Ceci dit, le contexte des matchs amicaux n'est pas très révélateur. Ainsi, je dirais que l'actuelle sélection marocaine se trouve en milieu du tableau Pro B. En Afrique par contre, le Maroc est certainement parmi les cinq premières équipes.

Durant des années, on a vu d'éternels visages au sein du groupe. N'y a-t-il donc pas de la relève qui soit à la hauteur, surtout que ce Centre de formation dans lequel on se trouve a formé des générations de jeunes joueurs?

Effectivement, trouver de bons éléments est au cœur de mes fonctions. Pendant la période préparatoire, j'ai essayé d'élargir mon champ de détection pour pouvoir alimenter le groupe en jeunes tout en gardant l'ossature existante et gagner ainsi en homogénéité. Concernant les joueurs issus du Centre de formation, il y en a justement deux, Zouita et Najah, qui sont aujourd'hui en sélection. Par ailleurs, j'estime qu'il y a eu quelques erreurs de détection et de formation. C'est pour cela qu'on a prévu parmi nos priorités des stages de perfectionnement en faveur des entraîneurs locaux.

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés avec la FRMB?

Dans un premier temps, la reconstruction d'une équipe nationale marocaine digne de ce nom et inculquer un esprit de solidarité à tous les composants de cette équipe. Ensuite, peaufiner un style de jeu propre à nous et garantir une qualification au championnat d'Afrique.

Quelles sont, par conséquent, les conditions dans lesquelles vous travaillez?

Certes, j'ai eu la liberté de choisir les éléments avec lesquels je travaille, comme Yatribi et Rouass qui ont des années d'expérience. J'ai également disposé du temps nécessaire pour bien me documenter et me renseigner sur aussi bien les jeunes du terroir que les professionnels. Malheureusement, je regrette pour des raisons de confort que les responsables n'y mettent pas les moyens. On n'a pas accès au palais des sports qui se trouve à 50 m de là où nous sommes actuellement. Sa salle, munie d'un plancher indispensable pour une bonne récupération pour les joueurs, nous est interdite. Nous passons beaucoup de temps dans l'autobus pour des va-et-vient entre Salé et Rabat, pour qu'enfin de compte ‘'s'entraîner sur du dure''. Grosso modo, je dirais que côté ‘'trouver les moyens de nos ambitions'', on est encore loin du compte.

Par Houyam Benhammou | LE MATIN