18 mars 2008

MALI : Fédération Malienne de basket-ball : La guerre des clans fait rage

Depuis un certain temps, on assiste au retour d’une guerre de clans au sein de la Fédération Malienne de Basket-ball, après sept mois d’accalmie au sein des instances du basket-ball malien.
En effet, depuis la dernière assemblée générale tenue à Sikasso et après la reconduction de l’actuel ministre des Sports, M. Hamane Niang, certains responsables de clubs avaient jugé illégale ladite assemblée et décidé tout simplement de boycotter les activités fédérales. Mais des négociations avaient été menées en vue de concilier les divergences de points de vue.
Aussi, à l’époque, c’était un climat de “ni guerre ni paix“. Mais c’est dans ce climat dit “délétère“ qu’en 2005, le Djoliba Dames a remporté la Coupe d’Afrique des clubs champions à Bamako. Ensuite, ce fut le succès des Juniors et Espoirs filles à Cotonou (Bénin) et Maputo (Mozambique, en 2006 et 2007.
Avec la qualification des Aigles Seniors au 20e championnat d’Afrique des Nations au Sénégal, l’ensemble des acteurs de cette discipline s’étaient donné la main. Et le résultat fut atteint, avec le triomphe des partenaires de Hamchétou Maïga, et de surcroît, face au pays organisateur, le Sénégal, qui n’avait pourtant jamais été battu chez lui en phase finale.
Aussi, des observateurs sportifs avertis avaient cru que la crise est totalement aplanie, entre le bureau fédéral et ses opposants déclarés d’alors. Mais sept mois plus tard, on assista à une reprise des hostilités qui fut sans précédent.
C’est dire que certains mesures prises à leur encontre par Hamane Niang, à l’époque président de la Fédération Malienne de Basket-ball, n’ont jamais pu être digérées par ces opposants. Il s’agit du Djoliba, du Stade malien de Bamako, de l’AS- Commune III, du CAT et d’autres équipes de Bamako qui avaient été déclarés forfaits pour la Coupe du Mali en 2007.
Après le succès enregistrés par les Aigles-filles à la CAN de Dakar, et surtout par le basket-ball malien, ces dernières années, Hamane Niang a été nommé ministre de la Jeunesse et des Sports, le 3 Octobe 2007. Plus tard, sa secrétaire générale, Mme Salamata Maïga, sera nommée au poste de Chargée de mission auprès dudit département.
Pour achever le mandat et mener à bien le fonctionnement de la Fédération de basket, sa gestion fut aussitôt confiée au vice-président Abdallah Haïdara, magistrat de son état. Il a d’ailleurs été confirmé qu’à chaque occasion, la Fédération doit organiser des activités et autres manifestations sportives. Ce fut le cas, lors du point de presse tenu par l’expert français, Pierre Daho.
Mais comme il fallait s’y attendre, les opposants, regroupés au sein d’un collectif, ont tout demandé la dissolution pure et simple de l’actuel bureau fédéral. Or là-dessus, les textes sont clairs : pour un renouvellement du bureau, il faut une démission de plus de la moitié du bureau ou une demande des deux tiers. Ce qui n’est pas le cas, car il n’y a que deux personnes qui sont sorties du bureau.
C’est dire que jusqu’à la prochaine assemblée, c’est l’actuel bureau qui est légal et doit légitimement mener les affaires courantes de l’instance. Pourtant, bien que Hamane Niang et Salamata Maïga soient du ministère des Sports, les opposantsils continuent d’influer sur les décisions du bureau actuel.
Mais ce que ces opposants semblent oublier, c’est que Hamane Niang et Salamata Maïga sont membres de FIBA-Afrique et FIBA-Monde. Ils peuvent donc se révéler utiles dans la recherche de fonds et matériels pour le basket-ball. Du reste, ces deux personnalités ne peuvent pas quitter le monde de la balle au panier, car ils vivent dans cette discipline et la font vivre.
Aussi, selon des observateurs de ladite discipline, si ces opposants veulent diriger le basket-ball malien, ils doivent attendre l’assemblée générale élective pour se porter candidats, au lieu de créer des problèmes là où il n’y en a pas.
Depuis 1960 en effet, c’est la seule discipline collective qui a pu offrir des coupes continentales (trois au total) au Mali. Et cela grâce à Hamane Niang et Salamata Maïga quiont pu mettre de nouvelles initiatives en pratique . C’est ainsi que de Kayes à Kidal, des conféfences, interligues, et tournois Cadets et Juniors ont été initiés, qui ont tous donné des résultats encourageants.
D’ailleurs, concernant les griefs formulés par lesdits opposants, Salamata Maïga a rappellé de façon formelle et catégorique : “Nous assistons la Fédération en tant que membres de FIBA-Afrique et non en tant que membres du bureau fédéral. La preuve : nous avons été invités par Abdallah Haïdara. Nous sommes sûrs que tout le monde a été invité. La preuve l’expert français a rendu visite au Djoliba, à la Commune III et au C.A.T”.
Chacun doit alors comprendre que personne ne peut conserver tous les pouvoirs entre ses mains, à plus forte raison dissuader ou d’intimider. S’il existe donc un bras de fer, ce n’est pas du côté des membres du bureau fédéral, mais bel et bien de celui du collectif dirigé par le Djoliba.
Peut-être que ce collectif a pu infiltrer certains membres du bureau fédéral ? Ce doute n’est pas à écarter, quand on sait que depuis le départ de Hamane Niang et de Salamata Maïga, bien des dirigeants sportifs sont dominés par l’intérêt personnel.

Sadou BOCOUM


Visite de Pierre Daho au Mali :

Partager les expériences

“Le basket-ball est loin de ses potentialités, malgré la victoire des filles à la CAN”, a dit l’expert français, Pierre Daho, lors de la rencontre animée par ce fin connaisseur du basket-ball mondial, le vendredi 14 Mars 2008, à la Maison de la Presse.
Sur invitation du ministère de la Jeunesse et des Sports et de la Fédération malienne de Basket-ball, Pierre Daho, actuel Directeur des opérations sportives à la Ligue-Pro du Basket-ball en France, effectue une visite dans notre pays depuis la semaine dernière.
Il s’agissait, pour l’expert français, de partager son expérience avec les techniciens et responsables du basket-ball malien. Une manière, pour le Mali, de maintenir cette discipline dans le gotha africain, en consolidant le travail à la base. Cette visite a permis à Pierre Daho de livrer ses impressions, sans aucune fausse modestie. “Le basket malien n’est pas à 100%, malgré la victoire des filles à la CAN. Malgré ses potentialités, il n’est pas au top. A l’image des pays africains, le Mali n’utilise pas à fond ses potentialités acquises”, a remarqué d’emblée le technicien français.
Selon lui, on manque de rigueur et surtout, d’application. Ainsi, dira t-il, il existe un déficit criard de marquage de paniers pourtant facile, une lenteur offensive dans les lancers de franc, et surtout, une maladresse manifeste dans les shoots à distance et à mi-distance.
“La faute n’incombe ni aux joueurs, ni aux encadreurs, mais peut-être à un manque de formation à la base. Tant qu’on ne procèdera pas à une vraie politique de formation, on ne pourra prétendre durablement au plus haut sommet”, a-t-il ajouté. Malgré la victoire finale des filles à la CAN , en Septembre dernier, les Aigles Dames n’ont été en réussite que de 28% dans les shoots et lancers. Or il faut à ce moins marquer un panier en 10 secondes”, a martelé Pierre Dao.
Il s’est dit néanmoins impressionné par l’engagement de la pratique du basket à travers tout le pays. “Ce qui explique que les responsables ont la volonté de faire avancer cette discipline, et surtout, les efforts consentis par les fans de la balle au panier”, a-t-il fait remarquer.
Pierre Daho a profité de son séjour pour visiter certaines infrastructures telles que Kabala, le Lycée Sportif Ben Oumar Sy... “J’ai été émerveillé par ces sites, même s’ils doivent être perfectionnés, c’est-à-dire être aménagés“.
Pour faire avancer davantage cette discipline, l’expert français préconise l’idée de marketing et la formation d’un DTN qui doit être un professionnel travaillant main dans la main avec encadreurs, joueurs et Fédération. En tout cas, il a promis de s’investir pour qu’un partenariat puisse être établi entre la France et le Mali, à travers les deux fédérations de basket.

“La Fédération Française de Basket-ball veut travailler avec l’ensemble de toutes les fédérations du monde qui veulent travailler. Et celle du Mali veut travailler. Et celle du Mali veut travailler”, a-t-il déclaré. C’est dire que le basket-ball malien s’apprête à bénéficier de l’assistance française. Rappelons que depuis longtemps, Pierre Daho avait été invité par Hamane Niang, alors président de la Fédération Malienne de Basket-ball.
Actuel directeur des opérations sportives à la Ligue-Pro de France, Pierre Daho fut par deux fois Champion d’Europe. Il a fait 8 ans à la tête du DTN et pendant 9 ans, fut entraîneur de l’équipe Pro de France, journaliste et éditorialiste télé... C’est dire que c’est un véritable homme de basket, un homme du sport tout court.

Sadou BOCOUM