22 février 2008

REUNION : Alexandre Dubard décisif face au Tampon

Lors d’un mardi soir endiablé, qui a vu Saint-Pierre battre (83-80) de redoutables tamponnais après deux prolongations, Alexandre Dubard a prouvé qu’il avait encore les nerfs solides.

Il était entré dans la saison fidèle à sa réputation : métronome de son équipe. Puis il s’était progressivement éteint, rencontrant, parallèlement à Saint-Pierre, un sérieux coup de mou. Le 8 décembre dernier, ne pouvant ignorer son manque d’assiduité à l’entraînement, Fred Robert ne le retenait pas pour la finale de la Zone océan Indien face aux Mahorais de Jeux d’Afrique, finalement remportée au forceps par ses partenaires. Miné par des problèmes personnels, vexé aussi, sûrement, Alexandre Dubard décidait de “faire un break”. Pas pour longtemps. L’ailier du SPBB était de la défaite (63-77) le 2 février face aux Alsaciens de “Souffel”, en 32e de finale deu Trophée Coupe de France. Ce jour-là, on l’avait retrouvé bon passeur, mais mauvais finisseur. Puis lentement, la machine s’est remise en route. Perdus les kilos superflus. “J’ai maigri, il fallait bien que je me prépare pour les phases finales. Je cours plus, je peux me permettre de faire des choses que je ne faisais plus. Je me sens beaucoup mieux.”

“Je n’ai pas peur du Tampon”

Mardi soir, dix jours après ses 25 points face aux Aiglons, le charismatique n°7 saint-pierrois a d’abord été brouillon face au rival tamponnais. “J’ai mis deux briques, j’étais petit bras. Je n’étais pas dedans”, confie-t-il. Puis il s’est mué en tueur de sang-froid en fin de partie, livrant au passage un sacré duel avec son ex-partenaire Yannick Doro (20 pts). Certes, il a manqué le jump shoot de la gagne à la fin du temps réglementaire. Mais ce qu’on retiendra, c’est ce rebond offensif chipé au géant Toulon, puis ces deux lancers-franc inscrits dans la foulée pour recoller à 76-76 au buzzer de la première prolongation. Dans une ambiance survoltée à laquelle il dit “ne pas avoir fait attention”, la main n’a pas tremblé. Swish, swish. La suite ? Panchbaya and co assoment le deuxième overtime face à des Tamponnais encore la tête à leurs balles de matches gaspillées. À quoi Dubard, 17 points au final, a-t-il pensé au moment de shooter ? “À rien ! Je n’avais pas de pression. Si je rate, je rate. Des lancers-franc coûperets, j’en avais déjà mis avec le BCD, en finale contre le Tampon. C’était à Trois Mares. Il y avait le maire et le public en face. Les gens faisaient des signes pour que je rate. On avait gagné.”

“Je suis au-dessus de pas mal”

Mardi, les Saint-Pierrois, devenus leaders de la Poule des As, n’ont jamais été aussi prêt de la défaite.”Je n’ai pas peur du Tampon, je crains plus les équipes de Saint-Denis”, clame Dubard. “Les Tamponnais sont bons, mais on sait les prendre. Ils n’ont pas de joueurs qui peuvent enflammer le match, comme David (Fong-Kiwok) ou Tréport aux Aiglons. Ils ont une culture de jeu collective qui bride leurs joueurs. D’ailleurs, actuellement, on est comme eux, même si je sais que le coach ne va pas être d’accord. Collectivement, on est pas bien, mais on prouve qu’on a du mental.” Le mental, Dubard l’avait déjà. Il y joint de nouveau le physique. “Ces derniers mois, je n’étais pas prêt. Là, je suis à 70% de mes capacités. Mais il ne faut plus attendre le Alexandre Dubard d’avant, j’ai 35 ans, je ne le redeviendrai jamais. Mais je peux toujours amener un plus.” Un dernier message à ses détracteurs avant de partir : “évitez de critiquer. Même au niveau nul où je suis actuellement, je suis au-dessus de pas mal. Faites votre part, je ferai le mienne.” C’est dit.

F-X. R.