26 juin 2007

CÔTE DE IVOIRE : Club Sportif d’Abidjan (CSA): Et si l’Afrique s’ouvrait

Après le faux pas enregistré lors des plays-off 2007, les jeunes filles du Club Sportif d’Abidjan, devenues grandes à force de grandes compétitions, ont complètement épongé la grosse désillusion du samedi 23 juin 2007. Les filles se concentrent sur les prochaines joutes africaines et intercontinentales avec les équipes nationales junior et senior pour qui elles constituent le principal vivrier.

En effet y aurait-il des raisons de se morfondre au fond du couloir de la déception ? Oh que non. Il suffit de se faire une petite revue de presse pour savoir combien le CSA, chère au Président Coulibaly Mahama, fait couler beaucoup d’encre : « le CSA rate le Coche », « Le CSA, la force montante », « Les Larmes des filles de Coulibaly Mahama ». Jamais cela n’était arrivé dans le milieu du sport. Car oublier le champion et s’attarder sur le vice-champion, la presse ivoirienne ne s’y connaissait jusqu’à ce que le CSA l’y force.

Forcée par la qualité du travail débuté il y a seulement trois ans la presse locale ivoirienne se donne à cœur joie à l’encensement d’un groupe qui était pourtant la risée du basket féminin ivoirien. Deux Coupes Nationales (2006 et 2007) et plusieurs autres trophées de champions dans les catégories inférieures, il faut plonger très loin dans les eaux du basket-ball ivoirien pour connaître un tel parcours élogieux et un tel palmarès en si peu de temps.

Le CSA est aujourd’hui un label adulé par la majorité des avertis du basket ivoirien mais aussi et surtout du public du Palais des Sports de Treichville qui a adopté Kolga Mariam, capitaine, et ses coéquipières qui n’ont pas fini de les émerveiller sur le tartan du temple du basket ivoirien. « Vice-champion le CSA doit accompagner l’ABC en coupe d’Afrique », a déclaré un observateur dans les sillages de la FIBB.

Une conclusion issue d’une analyse subjective mais en même temps objective. Subjective peut-elle être car provenant de l’euphorie d’une phénoménale finale au cours de laquelle le CSA a contesté le titre à l’ABC avant de se plier à deux paniers (51-47). Objective car s’il existe une formation qui a l’expérience de la scène africaine, c’est bien sûr le CSA, dont les athlètes composent à 85% la sélection nationale Senior et à 90% la sélection Junior. Un dossier sur lequel Koré Moïse, Président de la FIBB, devra se pencher pour offrir deux chances à la Côte d’Ivoire de jouer les premiers rôles en Afrique et ce, comme lui-même le veut.


Pour l’instant, pleurnicher est un luxe que Kolga Mariam,, Kolga Assetou, Kolga Rachidatou, Kouyaté Kani, Kouyaté Mariam, Djedjmel Edwige et Koné Awa Adja, présentent au sein des deux sélections, n’ont aucune envie de se payer. Sous les doubles ordres en senior de Siaka Coulibaly et de Patricia Lourougnon en junior, les sélectionnées soutenues par toute la team CSA prennent leur pied aux entraînements qui se déroulent sur le play-ground central du Parc des Sports de Treichville en vue d’offrir un autre spectacle à l’Afrique et au monde entier.

Patrick GUITEY