30 avril 2007

MALI : Affaire des transferts : le Djoliba et le Stade ne désarment pas

Le torchon brûle entre les deux ténors du basket national, le Djoliba et le Stade et la Fédération malienne de basket-ball (FMBB). Au centre de la polémique, la qualification en faveur de l'USFAS de certains anciens joueurs qui ont rejoint les rangs de l'armée sans aucune compensation financière. Saisie par le Djoliba et le Stade, la Ligue du District avait donné raison aux clubs, mais le bureau fédéral a ensuite tranché en faveur de l'USFAS et de l'AS Police. Pour le président de la section basket du Stade, Seydou Tall, "c'est l'imbroglio au sein du bureau fédéral". Le Stade a perdu une joueuse et 3 joueurs qui ont rejoint l'USFAS et l'AS Police. Pourquoi le bureau fédéral a décidé de délivrer la licence A à tous ces joueurs qui ont rejoint les rangs des forces armées et de sécurité, s'interroge notre interlocuteur. Selon Seydou Tall, le règlement est clair : il ne peut-être délivré une licence primaire (licence A) à ces éléments pour la simple raison qu'ils étaient déjà licenciés au Stade. La licence A est délivrée uniquement aux joueurs primaires c'est à dire ceux qui signent pour la première fois dans un club. La licence E est délivrée aux joueurs étrangers tandis que la licence M concerne les joueurs mutés. Conclusion de Seydou Tall : la décision du bureau fédéral est une violation des textes surtout lorsque l'instance dirigeante écrit la mention "dernier club quitté néant" au verso des licences A.
"Si rien n'est réglé conformément aux textes nous ne manquerons pas de faire appel ou de porter une réserve contre l'USFAS et l'AS Police chaque fois que le Stade affrontera ces deux équipes", prévient Seydou Tall avant de réclamer des compensations financières et la relecture de tous les textes qui régissent le basket-ball de notre pays. "Nous sommes prêts à discuter avec l'AS Police et l'USFAS, mais à condition que ces deux équipes acceptent de venir vers nous", ajoutera le responsable stadiste. Même son de cloche du côté du Djoliba où le président de la section basket, Alou Sanogo se dit surpris par l'attitude du bureau fédéral. "Si l'USFAS et l'AS Police sont heureuses, la décision du bureau fédéral a fait des victimes que sont le Djoliba, le Stade et la Commune III. C'est dire que dans le basket-ball malien il y a deux poids, deux mesures", déplore Alou Sanogo qui accuse le bureau fédéral d'avoir cédé devant la pression des deux clubs militaires. "Aucun club ne peut accepter de céder gratuitement un joueur après l'avoir formé pendant une décennie ou plus, en l'entretenant et en payant sa scolarité. L'article 11 est très clair sur la question et ce n'est pas le Djoliba qui a invité cette disposition", ajoutera le premier responsable des Rouges visiblement remonté contre le bureau fédéral. Le bureau fédéral ignore-t-il que Aminata Sininta et Djénébou Damba ont été championnes d'Afrique avec le Djoliba ? Comment sont elles allées à la coupe du monde des clubs ?, interroge Alou Sanogo qui se dit indigné par la mention "dernier club quitté, néant" qui se trouve sur la nouvelle licence des joueuses citées plus haut. Comme Seydou Tall, le président Sanogo exige une compensation financière avant toute qualification des joueurs recrutés cette saison par les forces armées et de sécurité.
Du côté de l'USFAS, le colonel Hissa Diallo estime que l'article 11 du règlement est formel dans son aliéna E : "La licence A est délivrée aux joueurs recrutés dans les corps suivants : l'armée, la gendarmerie, la police, la garde nationale, la douane, les eaux et forêt et la protection civile. Et cette licence confère à ceux-ci un statut de joueurs primaires". Et notre interlocuteur d'ajouter que tout le problème réside dans la difficulté du Djoliba, du Stade et de la Commune III, à accepter l'application de l'article 11.
La commission fédérale des statuts et règlements et qualification, statuant au cours de sa réunion du 29 janvier 2007, a admis que l'appel du secrétariat général de l'USFAS est recevable dans la forme et que les joueurs recrutés par les équipes des forces armées et de sécurité doivent être traités conformément à l'article 11 qui stipule que ces éléments doivent bénéficier de la licence A. La commission a donc décidé, au regard des certificats de présence au corps joints à toutes les demandes de licences concernées, de qualifier tous les intéressés au profit de leurs nouvelles équipes. Il s'agit entre autres de Maïmouna Coulibaly, Mamou Simpara, (ex Commune I), Machata Soumaoro, Goundo Traoré, Racky Sy (AS Commune III), Hawa Coulibaly (Stade), Mariam Coulibaly (AS Police), Fatoumata Sanfo, Aminata Sininta et Djénébou Damba (Djoliba).
Loin d'être découragés par cette décision du bureau fédéral, le Djoliba et le Stade ont décidé de se battre jusqu'au bout pour obtenir, sinon une annulation du transfert de leurs joueurs, du moins une compensation finacière.

Affaire à suivre....
S. BADIAGA